Mali : que faut-il attendre du dialogue avec les jihadistes Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa ?

Le président Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé lundi que les autorités maliennes tentaient de dialoguer avec les chefs jihadistes. Si des canaux, formels ou informels, existaient déjà, cette annonce marque un tournant, Bamako assumant désormais cette nouvelle piste pour tenter d’éradiquer la crise sécuritaire.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keita lors d’une interview à JA au palais de Koulouba, le 17 juin 2019. © Vincent Fournier/JA

Le président malien Ibrahim Boubacar Keita lors d’une interview à JA au palais de Koulouba, le 17 juin 2019. © Vincent Fournier/JA

BENJAMIN-ROGER-2024 Aïssatou Diallo.

Publié le 11 février 2020 Lecture : 4 minutes.

« J’ai le devoir et la mission de créer tous les espaces possibles et de tout faire pour que, par un biais ou un autre, nous parvenions à un apaisement. Le nombre de morts dans le Sahel devient exponentiel. Je crois qu’il est temps que certaines voies soient explorées- (…) Nous ne sommes pas des gens butés, bloqués ou obtus. »

Ce 10 février, dans une interview à nos confrères de RFI et France 24 à Addis-Abeba, en marge du 33e sommet de l’Union africaine, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a jeté un pavé dans la mare. Pour la première fois, le président malien a reconnu ce que beaucoup savent depuis des mois : l’existence de contacts entre les autorités maliennes et les chefs jihadistes Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa.

Fin janvier, Dioncounda Traoré, le haut représentant d’IBK pour le Centre, avait déjà fait un premier pas, en déclarant qu’il avait envoyé des émissaires pour tenter un dialogue avec les deux hommes, conformément aux recommandations du Dialogue national inclusif conclu en décembre.

Déminer le terrain à Kidal

Patrouille de la Minusma dans la région de Kidal, en décembre 2016 (archives). © Sylvain Liechti/MINUSMA

Patrouille de la Minusma dans la région de Kidal, en décembre 2016 (archives). © Sylvain Liechti/MINUSMA

Cette fois, c’est donc le chef de l’État en personne qui évoque cette tentative de rapprochement. Ses propos, contraires à tous ceux qu’il avait tenu jusqu’à présent sur ce sujet, marquent un tournant dans la gestion de la crise sécuritaire par Bamako. Ils interviennent aussi à un moment clé et hautement symbolique : d’ici quelques jours, l’armée malienne doit effectuer son grand retour à Kidal, fief de la rébellion touarègue dont elle a été chassée en 2014.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

La rédaction vous recommande

Mali : Bamako a négocié avec Amadou Koufa

Contenus partenaires